ACTUALITÉS Questions à Jean-Bernard Thomas (candidat au Bâtonnat) et Caroline Toby (candidat au vice-Bâtonnat) Profils des candidats Jean-Bernard THOMAS : Depuis que j’ai prêté serment en 1971, mon activité a été essentiellement une activité d’avocat conseil. Dans le même temps, je me suis toujours intéressé à l’action collective quelle qu’elle soit, syndicale ou ordinale. Fondateur de l’ACAVI en 1983, j’ai milité pour le rapprochement des professions de conseils juridiques et d’avocats. Je suis l’un des fondateurs de l’ACE dont je suis aujourd’hui Président d’Honneur. Par ailleurs, j’ai été pendant près de 10 ans vice-président de l’UNAPL. Elu au Conseil de l’Ordre en 1990, j’ai successivement été en charge de la coordination des travaux du Conseil dans le cadre du rapprochement conseils juridiques / avocats, puis responsable de la Commission Prospective de l’Ordre. Par la suite, j’ai été chargé de diriger la délégation française du CCBE. Chargé en 1994, à la demande du gouvernement, d’une mission sur l’exportation des professions, le rapport a été publié par la documentation française en 1995. En 2010-2011, je suis président du Conseil Régional de Paris de l’ACE. Caroline TOBY : Avocate depuis 20 ans, je suis une avocate pénaliste et j’ai toujours exercé avec Francis Szpiner dont je suis aujourd’hui l’associée. En 2000, j’ai été élue au Conseil de l’Ordre et j’ai pu apprécier le rôle de l’institution au service des avocats. C’était pour moi une très riche expérience et par la suite j’ai souvent été amenée à défendre nos confrères, souhaitant m’impliquer plus encore dans la vie de notre Ordre, consciente que cette profession magnifique pouvait progresser. une gouvernance moderne et démocratique, sans concession, vers un avenir d’expansion et de fierté. La question qui ne vous a pas été posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ? Que pensez-vous du projet de déménagement du Palais de justice ? Pierre-Olivier Sur : Nous sommes contre ce projet car ce déménagement représente un gouffre financier. C’est d’ailleurs à ce titre que le projet a été dénoncé par la Cour des comptes. La Chancellerie a initialement annoncé que la tour coûterait 545 millions d’euros, puis le 15 mars 2012 nous avons appris par le biais du BOAMP (Bulletin officiel des annonces des marchés publics) que le montant partiel s’élèverait à 1,666 milliard d’euros. De plus, la décision de déménagement est obsolète. Elle a été prise en 1996 pour des raisons qui ne sont plus valables aujourd’hui puisque le Palais a été modernisé et que la dématérialisation suppose une occupation de l’espace totalement différente des projections effectuées en 1996. Cette dépense est donc contreproductive en temps de crise et ce d’autant plus que notre Palais de justice actuel dispose de plus de mètres carrés exploitables que la tour proposée. Il faut réévaluer le potentiel de rénovation et d’extension du site actuel, sinon la justice du XXIe siècle sera rendue dans une tour du XXe siècle. Enfin, la convention signée par l’Etat avec la Société Bouygues vient d’être attaquée devant le tribunal administratif par l’association La Justice au cœur de la Cité. Et en pratique, l’Etat a la possibilité de résilier le contrat, sous réserve du paiement de dommages et intérêts à la société Bouygues bâtiments. Ce que nous défendons n’est pas un refus de moderniser le Palais, mais bien au contraire, une possibilité de conjuguer passé et modernité, en installant la cyberjustice au cœur de la Cité. Pourquoi vous présentez-vous ? Caroline Toby : Au moment où notre Barreau est lui aussi touché par la crise, nous pensons que notre candidature commune aux fonctions de bâtonnier et vice-bâtonnier, la forte complémentarité de nos expériences réciproques, nous permet d’apporter une réponse aux avocats qui attendent de leur Ordre aide et assistance. Nous partageons les mêmes valeurs, socle d’une profession aujourd’hui diversifiée tant dans ses activités que dans ses structures d’exercice. Nous sommes convaincus que notre profession peut aujourd’hui non seulement surpasser la crise mais également se développer, apportant à chacun une satisfaction tant professionnelle qu’humaine. Jean-Bernard Thomas : Les idées qui sont celles de l’ACE et que j’ai portées comme fondateur, comme président, et plus récemment président du Conseil Régional de Paris, sont des idées à la fois novatrices mais aussi humaines qui toutes partent du postulat que l’avocat est un élément essentiel dans une organisation démocratique et qu’il a un rôle à jouer dans l’évolution de la société. Ce sont ces idées que nous entendons promouvoir dans le cadre de notre campagne et qui guideront notre action si nous sommes élus. Nous nous présentons avec enthousiasme et détermination pour servir une profession qui nous a beaucoup donné. Que pensez-vous du vice-bâtonnat ? Caroline Toby : Cette institution imaginée par Jean Castelain a été adoptée par les avocats du Barreau de Paris. Comme toute nouvelle institution, ses débuts sont balbutiants. Elle correspond cependant à une véritable nécessité car, et beaucoup l’ignorent, les fonctions du SEPTEMBRE 2012 • N° 121 • LA REVUE DE L’AVOCAT CONSEIL D’ENTREPRISES • 49