ACTUALITÉS Rencontre avec Pierre-Olivier Sur (candidat au Bâtonnat) et Laurent Martinet (candidat au vice-Bâtonnat) Profils des candidats Pierre-Olivier SUR : Prestation de serment en 1985, diplômé de l’IEP de Paris, licencié ès Lettres. Collaborateur d’Olivier Schnerb avant de créer en 2000 la SCP Fischer Tandeau de Marsac Sur & Associés, qui compte aujourd’hui neuf associés, dont six anciens collaborateurs et parmi eux cinq femmes. Il est auteur de trois ouvrages dont le dernier a été retenu dans la short-list du Fémina (essais) et a reçu le prix de la Forêt des livres ainsi que le prix du Palais littéraire. Il a été Secrétaire de la Conférence, membre du Conseil de l’Ordre et membre du Comité d’éthique du Barreau de Paris. Laurent MARTINET : Prestation de serment en 1991, diplômé de l’IEP de Paris. Après une première expérience chez Baker & McKenzie, il intègre le cabinet de Jean-Bernard Thomas pour y rester onze ans. D’abord dédié au M&A, il développe, aux côtés de Janine Bariani le département contentieux. Puis il rejoint en 2002 le cabinet Jones Day, dont l’équipe contentieuse comprenait alors quatre personnes et en compte aujourd’hui vingt cinq en arbitrage-contentieux. Elu au Conseil de l’Ordre en 1998 il a été en charge de l’International sous le bâtonnat de Jean Castelain. Pourquoi vous être choisis mutuellement ? Pierre-Olivier Sur : Nous sommes complices et complémentaires. Complices, nous avons le même âge, nous nous sommes suivis à Sciences Po, nous sommes des avocats de contentieux et nous nous sommes toujours engagés pour les jeunes. Complémentaires, Laurent a consacré une énorme partie de son temps et de son énergie pour le développement de son cabinet parisien à l’étranger et pour le rayonnement de la place de Paris dans le monde, tandis que je suis un avocat dit de Palais mais résolument moderne qui considère que les valeurs de déontologie et de libertés doivent porter l’ensemble de la profession. Pourquoi être candidats ? Laurent Martinet : Pour poursuivre un engagement auprès de mes confrères dans les domaines de compétence qui sont les miens. Pierre-Olivier Sur : Pour agir. Quelles sont les grandes lignes de votre programme pour l’Ordre ? Laurent Martinet : Nous voulons un Ordre ouvert. Ouvert au monde. Le point pour le Barreau de Paris n’est pas de s’interroger sur la présence ou non d’avocats et de cabinets composés d’avocats français, anglais, espagnols, allemands, canadiens, américains ou d’autres nationalités, mais de se demander comment les avocats français, quelle que soit leur structure d’activité, peuvent s’exporter en Europe et ailleurs, et notamment au Brésil, en Chine, en Inde, tandis que Paris doit demeurer une place extrêmement forte du droit dans le monde. Concrètement, nous nous assignerons des obligations de résultat. La plus simple sera de faire traduire le site de l’Ordre en anglais (comment imaginer que ce ne soit pas encore fait !). La plus significative consistera à envoyer 500 élèves avocats par an à l’étranger. La plus remarquable relèvera d’une aide ponctuelle pour que les jeunes collaborateurs puissent être accompagnés afin de réussir parallèlement à leur engagement dans un cabinet parisien, un bar exam ou autre diplôme étranger équivalent. La plus ambitieuse ressemblera à la mise en place d’un réseau monde, via les Ambassades, les Consulats, Ubifrance… et ce, pour tous nos confrères et structures pour ainsi trouver notamment des correspondants, des opportunités à l’étranger, de nouveaux marchés et consolider et renforcer la présence du droit continental à l’étranger et de notre barreau. C’est dans ce sens que lorsque j’étais chargé des relations internationales du Bâtonnier Jean Castelain j’ai commencé par mettre en place un annuaire international. Franchement, nous souhaitons faire bouger les lignes ! Pierre-Olivier Sur : Nous voulons un bureau du Bâtonnier dont la porte soit ouverte. Ouverte aux confrères. Tout simplement. L’Ordre apparaît aujourd’hui inaccessible, inutile, partial. Il faut que l’Ordre soit transparent. Concernant son action internationale et ses voyages, savoir qui va où, pourquoi, pour qui. Mais plus globalement, il faut de la transparence concernant les travaux du Conseil de l’Ordre, de ses commissions et des associations qui constituent un précieux tissu de corps intermédiaires. Nous tiendrons un Conseil de l’Ordre ouvert une fois par semestre à l’ensemble de nos confrères à l’occasion de Campus et lors de la Rentrée. Nous souhaitons également qu’il y ait une réunion des syndicats de notre profession tous les mois, avec la formalisation d’un bulletin ouvert deux fois par an à l’ensemble des associations de notre profession et la création d’un onglet « associations » sur le site de notre barreau. Les commissions de déontologie fonctionneront selon le modèle de l’arbitrage où chacune des parties opposées désignera son arbitre MCO. Nous publierons les travaux des commissions ouvertes pour créer à partir de l’Ordre un réseau de compétence et d’influence. Nous y ajouterons également un travail, qui nous semble très important, de lobbying permanent auprès des pouvoirs publics afin de renforcer la présence de notre barreau et de notre Ordre, et de confirmer plus encore la place du barreau de Paris comme l’une des premières places de droit au monde, tant dans sa dimension séculaire de promotion et de défense des droits de l’hommes que dans sa dimension économique et entrepreneuriale au bénéfice de tous nos confrères et ce, quelle que soit leur structure d’exercice. Vous parlez d’ouverture. Quid de l’EFB ? Pour ou contre le numerus clausus ? Pierre-Olivier Sur : Laurent et moi sommes passés par Sciences Po et admirons l’évolution de cette école sous la direction de Richard Descoings. Dans les années 90, il sortait chaque année de l’IEP de Paris environ 950 diplômés et l’école était quelque peu poussiéreuse. Une sorte d’élite à l’ancienne, très compassée. 46 • LA REVUE DE L’AVOCAT CONSEIL D’ENTREPRISES • SEPTEMBRE 2012 • N° 121