Dossier : Les nouveaux métiers de l’avocat État des lieux (pratique, assurance, retours d’expérience...) INTRODUCTION avocats seraient les derniers arrivants ayant tout à prouver. Complexe car souvent la réussite repose sur une maitrise de techniques commerciales qui ne s’acquièrent pas à l’EFB et un modèle économique de commissionnement parfois incompatible avec l’équilibre d’exploitation d’un cabinet reposant sur un forfait horaire. Cela est dit, on l’aura remarqué, en ne citant aucun exemple de « nouveaux métiers » pour illustrer l’un ou l’autre cas de figure car là encore les apparences sont parfois trompeuses et le risque d’erreur proche. On conclura cependant cette introduction en notant que ces « nouveaux métiers » doivent être considérés avec le sérieux et la compétence indispensables à l’exercice de la profession d’avocat. Arrivant sur de nouveaux marchés l’avocat, on ne doit pas se tromper, est perçu pour ce qu’il est un concurrent potentiellement doté d’atouts à faire valoir vis-à-vis de la clientèle. Dès lors les professionnels en place et leurs instances représentatives sont particulièrement vigilantes à interdire, limiter ou discréditer le rôle et la légitimité de l’avocat en la matière. Il est donc de la responsabilité de chacun de s’assurer que sa volonté d’aller sur un de ces « nouveaux métiers » ne repose pas sur une approche irréfléchie mais est bien la résultante d’un processus mêlant réflexion personnelle et expérience professionnelle, cette dernière allant au-delà de la simple pratique du droit considéré. Ce sont les conditions nécessaires pour que l’avocat puisse investir en toute sérénité et pérennité de nouveaux domaines d’exercice. Nicolas LERÈGLE, Président de la Commission droit Immobilier de l’ACE, Délégué du Bâtonnier de Paris à l’Intelligence Économique, Membre de la commission ouverte Intelligence Économique du Barreau de Paris, Avocat au Barreau de Paris omme cela est souligné par l’éditorial de notre Président les nouveaux métiers de l’avocat se sont imposés en quelques années non seulement comme une évidence mais plus encore comme une nécessité. Celle-ci n’a pas seulement été le fait d’une volonté de la profession d’aller conquérir de nouvelles parts de marchés ou de nouveaux domaines d’exercice. Certes il y a bien entendu eu de la part d’avocats spécialisés une volonté d’aller toujours plus loin dans la plénitude des services qu’ils étaient susceptible d’apporter à leurs clients. Tant leur compétence professionnelle éprouvée que la force de la relation de confiance ainsi tissée justifiaient de franchir cette étape. Mais souvent la demande provenait du client conscient que les atouts de son conseil pouvaient lui être utiles au-delà de la simple frontière du droit. De « nouveaux métiers » ont donc fleuri, nous allons les passer en revue dans ce dossier. Certains ont semblé très « pointus » aux confrères supposant une connaissance d’un droit très spécifique ou d’un milieu professionnel particulièrement restreint ou fermé. D’autre, à l’inverse, ont paru immédiatement accessibles soit parce qu’ils relevaient de pratiques courantes de la vie quotidienne soit parce que la dimension juridique ne présentait pas, a priori, de complexité particulière. L’un comme l’autre de ces cas de figure ne sont pas aussi simples que leur présentation le laisse à penser. Le « nouveau métier » qui diffuse une impression de complexité l’est parfois réellement présentant dès lors le risque que l’avocat qui le pratique sorte en quelque sorte de son champ normal d’activité professionnelle pour entrer dans un univers qui n’est pas le sien au risque de perdre de vue certaines de ses obligations déontologiques ou éthiques. A l’inverse le « nouveau métier » qui apparait comme simple car semblant pas présenter de technicité pratique particulière peut se révéler à l’usage moins rentable ou plus complexe. Moins rentable car s’exerçant dans un univers fortement concurrentiel au sein duquel les C 14 • LA REVUE DE L’AVOCAT CONSEIL D’ENTREPRISES • SEPTEMBRE 2012 • N° 121